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Mansour Martin

Mansour Martin poursuit sa trajectoire malgré la crise

C’est un anniversaire dont il se rappellera. Alors qu’il s’apprête à souffler sa première bougie fin avril, le jeune label Mansour Martin subit la crise sanitaire sans précédent due au coronavirus. Combattif, le duo belge composé de Mansour Badjoko et de Martin Liesnard, s’est très vite adapté à la situation. Pour ne pas voir disparaître leur marque de vêtements genderless, les créateurs de 33 et 34 ans, déploient les valeurs éco-responsables au cœur de leur projet. Ils proposent désormais des pièces à la précommande, fabriquées par des couturiers indépendants, à leur domicile. Une solution qui permet à la capsule poétique imaginée avec l’artiste plasticienne Camille Cabanes de voir le jour. Entretien téléphonique avec Martin Liesnard.

Par Inès Matsika

Comment allez-vous ?

Mansour et moi nous portons heureusement bien. Nous vivons le confinement à Bruxelles, et le reste de notre équipe est à Paris. Nous communiquons tous par Skype pour faire avancer, du mieux que nous le pouvons, la marque en cette période très particulière.

Comment avez-vous pris la décision de continuer à produire votre ligne malgré le contexte sanitaire ?

Comme beaucoup de jeunes créateurs, nous avons dû faire face à un dilemme : poursuivre notre activité alors que la période est incertaine ou s’arrêter brutalement, et risquer de mettre fin au label. La deuxième option était un crève-cœur. Très vite, nous avons compris que notre mode de production nous permettrait de faire face à cette crise si on était capable de l’assouplir. Depuis le début – par choix et pour des raisons de trésorerie – nous fabriquons en petite quantité. 40% de la collection estivale a été réalisée avant le confinement. Dès lors, nous avons décidé de créer les autres produits uniquement à la précommande.

Sur quel réseau de fabricants vous appuyez-vous ?

Habituellement, nous travaillons avec des ateliers au Portugal, en Belgique et en France. Mais avec la crise, leur fonctionnement a été chamboulé. Nous avons décidé de faire appel à des couturiers indépendants à Paris et à Bruxelles. Ils étaient partants pour travailler de chez eux, sans encourir aucun risque sanitaire. Nous leur envoyons les matières auxquelles ils ne touchent pas pendant 24h. Nous maintenons ainsi leur activité et la nôtre, dans le respect des règles actuelles.

 

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Mansour Martin

Comment se déroulent les livraisons ?

Elles sont prévues pour le mois de juin mais nous restons prudents quant à cette échéance. Pour faire patienter le client et l’inclure au maximum dans ce processus, nous le contactons par mail ou au téléphone afin de lui expliquer les différentes étapes. Nous lui envoyons aussi des photos de la pièce commandée en cours de construction. Cela nous permet de maintenir un lien avec notre communauté.

Cette période inédite renforce-t-elle les valeurs de marque de Mansour Martin ?

Oui, dans la mesure où elle nous entraîne à pousser davantage notre réflexion sur l’éco-responsabilité. La précommande est un business model qui va certainement perdurer au sein du label. Depuis le début, nous apportons aussi un grand soin aux matières. Avant de lancer la marque, nous avons pris un an pour sourcer les textiles les plus responsables. Notre vestiaire en est composé à 80%. Nous espérons atteindre 100% d’ici 3 collections. Le travail actuel avec les couturiers indépendants s’inscrit dans notre démarche communautaire. Il nous permet de valoriser leur savoir-faire. Dans la mode, la lumière est trop souvent braquée sur le designer. Or, on n’aboutit pas à une collection sans un travail d’équipe. Nous avons à coeur de mettre en avant tous les intervenants : du fabricant, au photographe en passant par le designer graphique.

Comment la collaboration avec la peintre Camille Cabanes est-elle née ?

Camille est une amie. Elle avait encore très peu transposé sa peinture sur un support vêtement. On avait envie de faire se rencontrer notre travail et son art folklorique. Nous avons imaginé trois pièces. Une parka en polyester recyclé recouvert d’un imprimé all over issu d’une toile de Camille. Ainsi qu’une chemise et un sweat-shirt en coton biologique dotés d’un motif « chevalier ». Ce sont des pièces qui peuvent être portées par un homme ou une femme, sans distinction. Pour nous, il est important que l’accès au vêtement ne soit pas freiné par le genre. www.mansourmartin.com 

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