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G.Kero

L’abécédaire arty de G.Kero

Marguerite Bartherotte a le dessin dans la peau. Elle esquisse des traits singuliers et peint depuis son enfance. Il y a une dizaine d’années, les personnages auxquels elle donne vie sur du papier se sont échappés vers d’autres territoires. Ceux du vêtement. Avec sa marque G.Kero – développée depuis le Cap Ferret avec son frère Philippe – elle crée un vestiaire insolite, qui fusionne mode et art. Ce sont des toiles textiles sur lesquelles elle s’amuse à faire courir des silhouettes expressives, aux airs farceurs. Au cours d’une conversation, où le bruit de la mer s’invite en fond sonore, la créatrice commente les lettres d’un abécédaire arty. Avec le naturel, l’impertinence et l’humour qui la caractérisent.

Par Inès Matsika

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A 

Comme Art

« Mes parents sont des hédonistes. Ils nous ont transmis très tôt le goût du beau. Comment l’observer, où le trouver mais aussi comment le produire. Dans ma fratrie, composée de 7 enfants, la créativité était très encouragée.

Ma mère avait pris l’habitude d’accrocher nos dessins aux murs. Étant la sixième enfant, je passais un temps fou à observer les productions de mes aînés. Notamment ceux de mon frère Martin qui était talentueux. Ça m’a beaucoup stimulée. J’ai donc commencé très tôt à dessiner, encouragée par l’émulation qui régnait dans la maison. »

B 

Comme Bouillonnement créatif

« J’ai toujours su que j’allais faire du dessin mon métier. J’ai suivi l’Atelier de Sèvres, puis à 18 ans, j’ai ressenti le besoin de nourrir mon esprit, autrement que sur les bancs d’une école. J’ai filé chez une de mes tantes en Italie. Là, à ses côtés, j’ai découvert la puissance de la couleur. Elle l’explorait pour sa ligne de vêtements en maille. Elle m’a énormément appris sur les nuances de tons et les combinaisons que l’on peut imaginer à l’infini.

Après cette parenthèse italienne, j’ai intégré la Cambre et je me suis orientée vers le dessin animé. À 21 ans, j’avais appris pas mal de choses. Je me suis lancée dans un projet personnel avec G.Kero, sans savoir où ça allait me mener. Plus de 10 ans après, je suis fière de sa longévité. »

 

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C

 

Comme Cap Ferret

« J’ai grandi au Cap Ferret et j’y vis encore aujourd’hui. C’est évidemment un privilège d’évoluer dans cet environnement. À l’abri du bruit et au bord de la mer ! Pour autant, ce ne sont pas ces paysages qui nourrissent le plus mon inspiration. Si je suis attachée à ce cadre, c’est pour la qualité de vie qu’il offre. Mon père fait tout pour le préserver. Il a construit une digue magnifique à la pointe du Cap qui protège contre l’érosion. C’est le combat de sa vie. Il se sert des éléments du paysage pour embellir cette construction qui est à la fois utile et poétique. C’est un artiste, dans la mesure où il fait de son environnement quelque chose de très beau. Et ça, il n’a eu de cesse de nous l’enseigner.»

D

 

Comme Dessins

«  Mes dessins sont drôles et toujours en mouvement. Je fais en sorte que mes personnages aient des expressions sur le visage. Si je devais les comparer à de la musique, je dirais qu’ils sont pop. Avec une touche insolite, comme un ukulélé qui s’inviterait sur un morceau de Jimi Hendrix !

J’adore m’inspirer de célébrités qui me touchent. Je m’amuse à les transformer en personnages miniatures sur mes habits. J’ai démarré ce travail avec David Bowie. Il m’a fallu trois ans pour trouver le bon équilibre dans les traits. Ces modèles ont connu un succès fou. C’est comme si j’avais réalisé un tube ! Depuis, ces dessins de rock stars sont devenus la signature de G.Kero. C’est ce qui nous singularise. »

 

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F

 

Comme Fratrie

 « Je travaille main dans la main avec mon frère Philippe. Même s’il n’est jamais simple de mettre deux Bartherotte ensemble ! On a tous des caractères forts et indépendants. Il a fallu apprendre à faire des concessions pour faire équipe. Philippe, qui s’occupe du développement de la marque, a permis de bien la structurer et de l’ancrer dans la durée. Ce qui me touche chez lui – et aussi me stimule – c’est le regard toujours positif qu’il porte sur mes dessins. Mon travail l’enthousiasme. Il a cette grande qualité de s’intéresser aux autres et de les valoriser. »

 

G

 

Comme G.Kero

 

« Après mes deux enfants– que j’adore mais qui me rendent aussi dingue ! – G.Kero est ma plus grande fierté. J’ai l’impression d’avoir réussi un projet original, sans jamais renoncer à une exigence artistique. Je ne copie personne, je ne suis aucune tendance, j’exprime juste ce qui a dans mes tripes. Le challenge est de se renouveler sans perdre son public.

Après plus de dix ans d’existence, je n’ai pas d’ambition dévorante pour la marque. Pour continuer à bien la développer, je souhaite conserver une forme d’innocence, voire même de naïveté.

Ce recul nécessaire m’est apporté par la pratique du dessin et de la peinture. Ils me sont essentiels.»

 

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I

Comme Inspirations artistiques

« J’ai grandi avec les dessins de Quentin Blake. Petite, je les détestais ! Aujourd’hui, je comprends mieux sa fausse imprécision. C’est du génie. J’ai toujours eu une fascination pour le corps. J’ai donc beaucoup observé des artistes comme Donatello qui l’ont travaillé. Je reste une grande admiratrice de Picasso qui avait compris l’importance de conserver l’enfant en soi. Une chose à laquelle je fais très attention. Il enlaidissait ses peintures pour qu’elles aient l’air naïves. Matisse, Cézanne, Poliakoff – les maîtres de la couleur – ont aussi beaucoup retenu mon attention. »

 

M

 

Comme Musique

 

«Je suis une grande amatrice de musique. Elle me ressource quand j’ai l’impression de me perdre, de ne plus savoir qui je suis. L’écouter me fait respirer. Je ressens la même sensation qu’après un bain de soleil ou une baignade. Mes batteries se rechargent automatiquement.

Plus jeune, j’ai pas mal joué de guitare. J’ai un temps fait partie du groupe Polo & Pan, qui a contribué à la notoriété de G.Kero en portant mes habits sur scène. Ma meilleure amie Victoria se produit encore avec eux.

Aujourd’hui, la maternité m’a éloignée de la pratique musicale, mais je compte bien m’y remettre ! Mon rêve est de jeter davantage de ponts entre G.Kero et la musique. Ce sera la prochaine étape pour la marque.

gkero.com

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© Thibaud Moritz

 

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