Marie Pidancet croit au pouvoir des fleurs. La créatrice de Louise Misha les parsème sur la majorité de ses modèles avec la conviction qu’elles feront naître optimisme et joie. Depuis 2012, elle s’emploie à distribuer de la bonne humeur à travers un dressing bohème, aux accents ethniques, qui s’adressait à l’origine aux enfants avant de s’étendre, avec pertinence, à la femme. Sensibilisée très jeune aux cultures étrangères par un grand-père poète féru d’art africain, elle grandit avec le culte de l’ailleurs et du travail artisanal. Un goût qu’elle transpose dans ses créations dont certaines sont réalisées en Inde et en Chine, dans le respect des savoir-faire locaux. Jusqu’au 6 juin 2021, Louise Misha déploie son univers poétique –femme et enfant – dans un pop up à la Galerie Joseph, à Paris. Mais c’est depuis la Grèce, où la passionnée de voyages renoue avec l’évasion, que Marie Pidancet détaille au téléphone sa routine créative du week-end. Avec la douceur et la simplicité qui la caractérisent.
Par Inès Matsika
Premier réflexe au lever
Avec mon mari et mon fils de 8 ans, on s’attable autour d’un petit-déjeuner gourmand. Je suis comme toutes les femmes qui travaillent et les entrepreneuses en particulier : la semaine est une course sans fin qui offre peu de temps de pause. Alors quand le week-end arrive, je savoure ces moments où je peux enfin traîner à table et discuter à bâtons rompus avec mes proches. Tout en jetant de temps en temps un œil à mes mails ! J’adorerais vous dire que je coupe complètement avec le travail, mais ce serait faux.
Nos collections sont en partie fabriquées dans des ateliers en Chine et en Inde. Je travaille en étroite collaboration avec les artisans. Je me dois de répondre à leurs demandes, quel que soit le moment où je suis sollicitée. Trouver un juste équilibre entre ma vie privée et le développement de Louise Misha est une bataille. Mais je ne désespère pas de la gagner un jour !
Radio, télé ou podcast ?
Je ne suis pas une adepte de télévision. Par contre, j’adore les podcasts. Mes préférés sont Entreprendre dans la mode d’Adrien Garcia, et Bliss de Clémentine Gallet. Le premier, parce qu’il met en avant des aventures entrepreneuriales inspirantes dans la mode. On peut parfois être isolé quand on développe un projet. Écouter des créateurs de mode qui sont confrontés aux mêmes problématiques que moi m’a souvent réconfortée. C’est aussi très motivant d’entendre de beaux parcours dans cette industrie.
Le second podcast m’intéresse car il touche à la maternité. Il y a quelques années, la parole n’était pas à ce point libérée sur ce sujet. J’aime écouter ces témoignages de mères qui sont forts, déculpabilisants et souvent drôles.
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Les livres de chevet
Je vais parler des livres qui m’ont le plus touchée dans ma vie : L’Amant de Marguerite Duras, Voyage au bout de la nuit de Céline et La vie devant soi de Romain Gary. Je les relis avec plaisir et l’émotion ressentie plus jeune est à chaque fois intacte.
Les spots où déjeuner
Je vis à Paris, non loin du marché d’Aligre. Un quartier qui concentre un nombre assez impressionnant de bonnes tables, dans un esprit bistrot, tout sauf prétentieux ! Ce sont ces adresses que je préfère car j’ai tissé des liens avec les restaurateurs et les fidèles qui viennent y déjeuner. L’Aubergeade fait partie de mes QG. Sinon quand je veux passer du temps dans un endroit kids friendly, je vais à Ground Control. Entre deux plats, les enfants peuvent gambader librement dans ce grand espace, sans gêner personne.
La compagnie idéale à table
Mon mari ! Ça peut paraître attendu, mais j’assume (rires). Nous ne travaillons pas ensemble mais il a toujours un avis pertinent sur la gestion financière et administrative de Louise Misha. Il m’aide beaucoup sur ces deux points. Sinon, je suis très famille. Une partie du nom de la marque rend hommage à ma filiation. J’aime par dessus tout partager des moments à table avec mes frères et sœurs, et leurs enfants.
Un lieu culturel coup de cœur
J’adore le musée Gustave Moreau à Paris. J’y allais plus jeune avec mon père et je suis tombée amoureuse de ce lieu où l’on peut découvrir l’atelier du peintre.
3 comptes à suivre
@jabellafleur. C’est le compte d’une créative qui fabrique les vêtements de ses enfants à partir de matériaux existants comme des rideaux. Je la trouve incroyablement inspirante. @margauxbrugvin qui réalise des portraits d’artistes femmes très intéressants. @slow_roads pour les belles images de voyage.
Un e-shop à soutenir
www.lespetitsbohemes.fr qui propose une sélection de pièces d’art de vivre importées du Maroc et d’Inde. On y fait de jolies trouvailles d’objets artisanaux.
L’action créative du week-end
Pour moi, il est indispensable de ne rien faire le week-end justement. De nourrir son esprit de manière « passive », en allant voir une exposition, un film ou mes amis. Ces pauses créatives sont essentielles pour produire à nouveau de manière efficace.
Dernière pensée au coucher
Vais-je réussir à me lever le lendemain ? (rires). Je dors peu car j’ai tendance, une fois au lit, à réfléchir à toutes les choses à faire et à développer pour Louise Misha. Cela me plonge dans un état d’excitation peu propice au sommeil. Ma marque s’est développée très vite, poussée par un fort engouement du public, et j’en fus la première étonnée. Ce n’est pas l’idée que l’aventure pourrait s’arrêter qui m’empêche de dormir. C’est plutôt de savoir comment déployer davantage le label avec une équipe renforcée et un e-shop attractif.
