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Olivier Theyskens

Olivier Theyskens célèbre la dentelle à Calais

Parler de dentelle dans un paysage de la mode saturé par le sportswear peut sembler grotesque. Et pourtant, cette matière noble dont la production nécessite un véritable savoir-faire, a toute sa place dans les vestiaires modernes. A Calais, la Cité de la dentelle et de la mode le prouve avec l’exposition In praesentia. L’institution, qui fête ses dix ans, invite le talentueux et trop discret créateur Olivier Theyskens à faire dialoguer ses modèles avec le textile ancestral. Connu pour son travail délicat, à la lisière de la Haute Couture, le couturier franco-belge a toujours privilégié la dentelle – de préférence noire – dans son travail.

Que ce soit pour son propre label ou pour les différentes maisons dont il a assuré la direction artistique – Rochas, Nina Ricci et Theory –, Olivier Theyskens s’est appliqué à débarrasser la dentelle des clichés romantico-niais qui l’encombrent. Il ne l’aborde pas comme un ornement mais plutôt comme un élément qui doit se fondre dans le modèle.

Dans le musée, ses créations qui empruntent souvent au passé sans tomber dans la moindre nostalgie, côtoient une sélection de vêtements historiques et des pièces industrielles. La singulière scénographie fait se rencontrer des créations poétiques et des métiers à tisser centenaires.

Celui que l’on a longtemps qualifié de prince gothique – du fait de l’omniprésence du noir dans ses collections – s’amuse à déployer son univers dans un décor sombre, animé par de subtils jeux de lumière. Dans la promenade qu’il a imaginée, on glisse d’une silhouette noire à une autre, en s’étonnant des riches variations de la couleur corbeau. « Dans mon travail », explique dans une note Olivier Theyskens, « il y a une sensibilité à la beauté, une rencontre entre la force et la fragilité, ce quelque chose d’un peu cassé. J’ai souvent aimé toucher les gens, et comme j’ai une âme un peu mélancolique, je n’aime pas ce qui est trop platement happy. J’aime montrer les ambiguïtés et les ambivalences des émotions, jouer sur cette corde. »

Tombé en amour pour la dentelle dès son plus jeune âge– quand il fouillait dans les trésors textiles collectionnés par ses grands-parents – le couturier de 42 ans remet en lumière dans cette exposition une matière injustement sous-exploitée par les maisons, avec beaucoup de pertinence.

Jusqu’au 5 janvier 2020.

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