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4 jeunes créateurs face à la crise sanitaire

Ils sont jeunes, talentueux et ont une vision novatrice de la mode. En ces temps de crise sanitaire inédite, il était incontournable de recueillir la parole des jeunes créateurs. Si les prévisions économiques semblent sombres pour la filière de la mode, qu’en est-il précisément pour les labels indépendants, en devenir ? Côme Éditions, Sixsœurs, Réuni et Coralie Marabelle partagent avec nous la manière dont ils vivent ce moment hors normes et les conséquences qu’il a sur leurs marques. Leur point commun : militer pour une mode responsable et espérer que ce modèle s’imposera de manière définitive dans le monde de demain.

Par Inès Matsika

Adrien Garcia

Adrien Garcia © Gilles Jacob

Adrien Garcia, fondateur de Réuni et du podcast Entreprendre dans la mode

Où vivez-vous votre quarantaine ?

Avant que le confinement ne soit décrété, j’étais chez mes parents près d’Annecy. Du coup, ma fiancée et moi avons décidé d’y rester pour passer du temps avec eux et profiter d’un cadre plus agréable que notre petit appartement parisien. Je vais être transparent : nous avons été touchés par le virus. Mais tout le monde se porte bien aujourd’hui, c’est derrière nous !

Comment avez-vous réagi au début du confinement ?

Comme beaucoup, je n’ai pas vu le problème venir. Je suis déconnecté de l’information chaude. Les premières semaines furent désagréables car il y avait beaucoup d’incertitude et de questions qui tournaient dans ma tête. Faut-il continuer à travailler ? Que faire pour sauver mon business ? Et le contexte, très lourd, me pesait.

Cette crise est terrible car elle engendre beaucoup de souffrance et de pertes humaines. J’espère qu’elle servira d’électrochoc avant que d’autres phénomènes bien plus graves n’adviennent. Elle nous apprend qu’il est possible de changer nos systèmes. Ce n’est qu’une question de volonté. Et les décisions prises par nos dirigeants face à l’urgence le prouvent.

Quel impact cette crise a-t-elle aujourd’hui sur le fonctionnement de votre marque ?

Il est heureusement minime. Nous sommes une toute petite équipe, composée de trois personnes, et nous fonctionnons déjà avec une trésorerie serrée. Nous n’avons aucune collection sur les bras car nous fabriquons à la précommande et c’est un soulagement ! Ce que nous subissons le plus, c’est la fermeture des usines qui nous ralentit dans la réalisation des prototypes. Nous avons donc repoussé le lancement de notre prochain produit : la chemise. L’incertitude se trouve dans le comportement des gens après le confinement. Vont-ils ou non avoir envie de consommer ? Je me rassure en me disant que nous correspondons à ce que le public conscient recherche : une marque authentique, incarnée, participative et responsable.

Comment gardez-vous le lien avec votre communauté ? Quels sont vos choix de communication?

Les quinze premiers jours nous n’avons pas beaucoup communiqué. Il fallait réfléchir à la manière de prendre la parole. On s’est dit que c’était le moment de créer davantage de lien, d’être encore plus dans le conversationnel avec notre communauté. Nous avons donc lancé les live sur Instagram et avons transformé notre podcast Réuni pour changer le monde en une quotidienne. Nous y interrogeons des personnes engagées dans l’économie durable, sur ce que nous vivons. Tout cela représente un certain investissement. Mais quand la période est trouble, ma première réaction est de me jeter à corps perdu dans le travail.

 

Réuni

Réuni

Vous avez aussi rapidement modifié la ligne éditoriale de votre podcast Entreprendre dans la mode. Quelles étaient vos motivations ?

Questionner les acteurs de la mode pour en tirer des apprentissages fait partie de l’ADN d’Entreprendre dans la mode. J’ai eu la même démarche dans ce moment sans précédent. La meilleure façon de comprendre son impact dans l’industrie de la mode est d’interroger ses leaders. Une autre raison qui m’a poussé à ajuster la ligne éditoriale est la chute des écoutes les deux premières semaines. Il fallait réagir. Les gens avaient besoin d’informations sur le contexte.

Parmi les paroles collectées, y a-t-il une analyse qui vous a particulièrement frappé ?

Frédéric Biousse, pdg du fonds Experienced Capital Partners, a toujours des analyses très pertinentes. Pour lui, il faut repenser notre façon de faire du business. Les marques de mode doivent avoir des modèles de distribution diversifiés, une présence sur différents territoires, s’ouvrir au lifestyle…L’approche des années 90 est largement dépassée.

En quoi cette crise renforce-t-elle votre engagement envers une mode durable ?

Elle renforce notre envie de développer la dimension de Réuni. Nous voulons être plus qu’une marque de mode. Nous nous vivons comme une plateforme, un média pour faire de la pédagogie et mettre en avant des personnes inspirantes sur la question de la durabilité.

Pensez-vous que cette période inédite va changer l’industrie de la mode ?

Il ne faut pas se leurrer. On va repartir à la course au profit. Mais il y a aussi une autre voix qui sera plus audible après cette crise. Beaucoup de gens souhaitent que la mode ralentisse, qu’elle cesse ce rythme effréné de collections et de défilés. Il faut que tout le monde – à savoir les groupes de luxe et ceux de la fast fashion- se mette autour d’une table pour accepter de calmer le jeu.

Quels autres changements espérez-vous dans le monde post-confinement ?

 La reconnexion entre les gens ! Aujourd’hui, on se parle davantage, on prend le temps d’échanger avec nos voisins. Il faudrait que ça perdure. J’aimerais aussi que l’argent ne soit plus le seul indicateur de réussite. Peut-être un vœu pieux…

Vos anti coup de blues « confinement »

Un livre : Grégory Pouy fondateur du podcast Vlan m’a envoyé son livre Insoutenable paradis. Il explique comment transformer le monde en changeant les croyances.

Un plat : ceux de ma mère !

Une personne inspirante : Pierre Rabhi et son concept de sobriété heureuse résonnent plus que jamais aujourd’hui.

Une action : le sport. J’ai le privilège de pouvoir courir en pleine nature.

Une heure : le matin, au moment du lever du soleil, que j’observe depuis le jardin de mes parents. Je regarde la nature et c’est hyper rassurant.

À lire aussi: Réuni fait bouger les lignes de la mode

coralie marabelle

Coralie Marabelle

Coralie Marabelle

Comment et où vivez-vous votre quarantaine ?

Je suis à l’Île de Ré avec ma fille de deux ans, où nous pouvons lui faire vivre au mieux le confinement. Deux semaines avant qu’il ne soit annoncé officiellement, je l’avais anticipé donc je ne fus pas surprise par la mesure. Avec mon équipe, nous avons tout de suite mis en place le télétravail mais les premiers temps, nous étions assez abasourdis par la situation. Ensuite, je suis entrée dans l’action et me suis complètement adaptée.

Quel impact cette crise-a-telle aujourd’hui sur le fonctionnement de votre marque ?

Nous avons fermé la boutique qui concentrait l’essentiel de nos ventes. Cela impacte donc notre trésorerie. Le site internet fonctionne mais aucune livraison ne sera faite avant la fin du confinement. Ce qui nous épargne un peu, c’est le fait de proposer des capsules avec un nombre de références limitées. La prochaine devait sortir au mois de mai mais heureusement la production n’était pas encore lancée, donc pas de produits à écouler.

J’ai intégré le programme Talents de la Fédération française du prêt-à-porter féminin. Nous avons fait un gros travail de fond sur le modèle et les valeurs de la marque. Parmi les actions à mener, il était prévu que je relance le wholesale – vente en boutiques multimarques, Ndlr – afin de grandir et de gagner davantage de visibilité à l’international. Avec la crise, ce sera évidemment reporté mais je garde cet objectif. Cette période renforce ma conviction qu’il faut multiplier les canaux de distribution, et ne surtout pas dépendre d’un seul. Cela rend la marque adaptable.

Comment gardez-vous le lien avec votre communauté? Quels sont vos choix de communication?

Dès le début, j’ai voulu explorer l’axe de la créativité qui est pour moi une façon de vivre le confinement de manière plus légère et joyeuse. Je ne voulais surtout pas diffuser un message anxiogène. Nous partageons via des newsletters le travail d’artistes coups de cœur, des playlists de musique et avons lancé un challenge de création d’images inspirées de l’artiste Erwin Wurm.

Vous proposez aussi des coloriages à télécharger. Comment vous est venue cette idée ?

Ce sont des dessins que je réalise pour m’occuper en cette période. J’ai eu envie de les partager. Dans des moments difficiles, se tourner vers l’art peut faire du bien car le beau élève les consciences.

Coralie Marabelle

coralie marabelle

La créatrice Coralie Marabelle

En quoi cette crise renforce-t-elle votre engagement envers une mode durable ?

J’ai toujours prouvé à travers mon label mon attachement à une mode responsable. Nous fabriquons en France des collections raisonnées, nous ne pratiquons pas de soldes et réalisons certaines pièces à partir de tissus recyclés. Je souhaite être encore plus exigeante au niveau des matières et même si la perfection n’existe pas, nous ferons en sorte de nous améliorer.

Pensez-vous que cette période inédite va changer l’industrie de la mode ?

Je souhaite que le mouvement vers une mode plus responsable, beaucoup porté par la jeune création, devienne une évidence pour tout monde. J’aimerais davantage de bon sens dans cette industrie. Avec la fast fashion, les gens ont perdu la notion de ce qu’est un vêtement. Il faut les rééduquer et leur faire comprendre qu’un vêtement ne peut pas coûter dix euros sans porter atteinte à la rémunération de ceux qui sont dans la chaîne de fabrication, à leurs conditions de travail et à l’environnement.

Quels autres changements espérez-vous dans le monde post-confinement ?

J’aimerais que l’on sorte de la consommation automatique et non réfléchie. Il faut plus d’achats conscients et mesurés.

Vos anti coup de blues « confinement »

Une musique : des groupes indépendants.

Un plat : le chocolat !

Une personne inspirante : Charlotte Perriand pour sa simplicité et son retour à l’essentiel. Il y a beaucoup de leçons à tirer de son histoire.

Une action : la mienne ! J’adore les challenges et j’ai décidé de prendre cette crise comme une opportunité pour aller plus loin et rebondir.

Une heure : la fin d’après-midi, quand la lumière se fait plus douce.

À lire aussi: Coralie Marabelle donne des ailes aux femmes

À écouter : Les talents de la Fédération du Prêt-à-Porter féminin se racontent dans un podcast

sixsoeurs

Madeleine Ably. © Boulomsouk Svadphaiphane

Madeleine Ably, Sixsœurs

Comment et où vivez-vous votre quarantaine ?

Nous sommes en famille, dans un minuscule village de Dordogne, au milieu des champs. Nous vivons dans la maison de mes beaux- parents, restés à Paris. Je suis partie avec mon ordinateur, mon imprimante, 6 mois de compta en retard, 3 cartons d’échantillons et de patrons de la future collection ! Je voulais continuer de travailler à distance, tout en mettant mes enfants au vert.

Je vis bien la quarantaine. Ces deux dernières années, je n’ai fait que travailler, délaissant un peu mes enfants. J’ai donc décidé de rattraper tous ces samedi où je les quittais à 10h pour rentrer à 20H. J’en profite aussi pour me reposer et prendre le recul nécessaire pour affronter « cette épreuve »

Quel impact cette crise-a-telle aujourd’hui sur le fonctionnement de votre marque ?

Nous avons lancé la collection printemps-été le 15 mars et le 17 notre boutique était fermée ! Après le confinement, il restera peu de temps pour la vendre. Financièrement, cela peut peser sur la production de la prochaine collection.

Cependant je reste confiante car le site internet fonctionne parfaitement. Ne souhaitant pas faire courir de risque à mon équipe ni aux prestataires extérieurs, nous conservons les colis qui seront livrés après le confinement. Même si la crise a un impact sur nous, il restera modéré car je produis tout à Paris, en circuit court. Je ne subirai pas les méfaits de la mondialisation. Je peux, si nécessaire, demander à l’atelier de modifier la production : de la réduire ou d’en augmenter les quantités. Je suis très libre finalement.

Comment gardez-vous le lien avec votre communauté. Quels sont vos choix de communication ?

Je partage tous les jours sur Instagram mes coups de cœur ou inspirations : une recette, une idée, une marque, un endroit ou un livre. J’ai décidé de ne pas avoir une stratégie offensive qui ne me ressemblerait pas. Pas de code promo ni de newsletters à gogo. En revanche, j’échange souvent en messages privés avec mes clientes. C’est très important pour moi.

En quoi cette crise renforce-t-elle votre engagement envers une mode durable ?

Elle ne change rien pour moi. Je pratique la mode durable depuis que je suis née. Je ne connais pas une autre façon de consommer.

Je suis l’aînée de 6 filles ayant grandi à la campagne. Avec ma famille, nous avons toujours consommé local, avec modération, et avons fait de la seconde main une norme. Ma mère nous fabriquait tous nos vêtements, et avec les chutes de tissus, elle faisait du patchwork et des abats jour. On se passait les fringues de soeurs en sœurs, et tant pis pour la dernière ! J’ai injecté ces valeurs-là à ma marque. Je produis en quantité limitée et ne cherche pas à écouler mes vêtements à tout prix. S’il me reste du tissu, je l’utilise autrement.

Cette année, j’ai reçu le label Fabriqué à Paris. Je suis fière de voir mon engagement encouragé et j’espère qu’ainsi ma démarche sera encore plus valorisée, et reconnue

Sixsœurs. © Jennifer Sath

sixsoeurs

Sixsœurs. © Jennifer Sath

En haut de page: Sixsœurs. © Jennifer Sath

Pensez-vous que cette période inédite va changer l’industrie de la mode ?

Je l’espère tellement ! Moins de collections, plus de temps pour les vendre, une fabrication plus locale, des prix plus justes : voilà ce que je souhaite. Comment les marques de fast fashion peuvent-elles encore vendre une combinaison – qui est une pièce compliquée à assembler – à 29 € ? On sait parfaitement que pour atteindre ce prix-là, on sacrifie des hommes qui travaillent jour et nuit, dans conditions horribles, sans aucun respect de leurs droits. Quand une usine s’effondre au Bangladesh, je crie au scandale !

Alors j’aimerais que l’on retrouve le goût de l’Europe. On y trouve des savoir-faire et de la créativité à en revendre. Je suis assez perplexe quand j’entends les patrons des marques Bash ou Balibaris. Ils réfléchissent à réorganiser leurs circuits logistiques pour diversifier et limiter les risques, mais ils ne parlent jamais de main d’oeuvre décente et d’arrêter de faire trois fois le tour du monde à leurs collections dans des cargos rouillés, avant de nous livrer. Ces personnes pourraient rouvrir des ateliers à Roubaix, à Charleroi, à Troyes ou à Romans.

Je suis triste de constater qu’il est de plus en plus compliqué de faire produire à Paris. Les ateliers ferment ou sont moins bien équipés. Il faut vraiment en vouloir pour conserver ce choix. Et pourtant je n’ai aucune envie de renoncer.

Quels autres changements espérez-vous dans le monde post-confinement ?

J’espère que les gens vont consommer moins mais mieux, en faisant la part belle aux producteurs et aux artisans locaux. Et finalement, confiné, on se rend compte qu’on n’a pas besoin de choses mais de gens pour être heureux.

Vos anti coup de blues « confinement »

Un livre: J’en lis beaucoup depuis le confinement. Cela permet de voyager et de rompre la monotonie des journées. J’ai beaucoup aimé Petit pays de Gaël Faye.

Un plat : des patates sautées avec plein d’huile !

Une personne inspirante : Anne Franck.

Une action : le sport. Il permet de chasser les baisses de moral.

Une heure : quand le soleil se met à baisser et que la campagne devient magique. C’est porteur d’espoir.

À lire aussi: Sixsœurs, reines du vintage et label à suivre

côme éditions

Clémence et Matthieu Dru

Clémence Dru, Côme Éditions

Comment et où vivez-vous votre quarantaine ?

Nous avons la chance d’être dans notre maison de famille en Provence. Nous sommes descendus avant le début du confinement pour un weekend. Du coup, nous sommes restés avec mon mari, Antoine, et mon fils, Noa. Je profite de ce temps en famille pour m’occuper de mon fils et prendre soin de nous.

Quel impact cette crise-a-telle aujourd’hui sur le fonctionnement de votre marque ?

Aujourd’hui, tout est au ralenti, voire à l’arrêt total. La plupart des ateliers sont fermés, les brodeuses au Sénégal – avec lesquelles la marque produit des vestes dans une démarche éthique, Ndlr- sont confinées, l’ensemble de l’équipe a rejoint sa famille un peu partout en France…

Bref, c’est une période un peu compliquée. Nous avons la chance d’avoir fermé notre boutique en février dernier pour nous consacrer à un nouveau projet qui sera l’aboutissement de tout ce que nous avons fait jusqu’à présent. Nous avions ainsi anticipé pour avoir une trésorerie positive pendant quelques mois et nous permettre de nous consacrer à la réalisation de ce projet. En revanche, nous souhaitions le lancer en septembre, mais pas sûr que cela soit possible. Nous avons déjà pris beaucoup de retard.

Comment gardez-vous le lien avec votre communauté. Quels sont vos choix de communication ?

Nous ne postons pas beaucoup. Je trouve que la communication de marque est difficile dans un contexte si particulier. On partage des inspirations et des flashbacks de temps en temps. Et on prépare un petit jeu artisanal pour notre communauté.

côme éditions

Côme Éditions

côme éditions

Côme Éditions

Avec la ligne Seconde vie, vous vous étiez lancés dans l’upcycling qui est désormais au cœur de la marque. En quoi cette crise renforce-t-elle votre engagement envers une mode durable ?

Aujourd’hui, j’ai du mal à me projeter. Tout ce que je sais, c’est que pour continuer, il faudra que tout ait un sens, soit réfléchi et pensé responsable. Nous avons décidé, il y a quelques mois, que 100% de nos pièces seraient désormais réalisées à partir de tissus upcyclés et fabriquées à Paris. Nous avons également choisi, malgré son succès, de « freiner » notre projet de vestes brodées au Sénégal car nous ne sommes plus à l’aise avec les allers-retours entre Paris et Dakar, et ce que cela implique en empreinte carbone. Nous souhaitons privilégier des projets locaux. Nous avons la chance d’être régulièrement contactés par des marques qui nous proposent des collaborations.

Nous avons décidé d’utiliser ces opportunités pour créer un dialogue avec celles qui ne sont pas encore forcément axées sur le développement durable. C’est hyper intéressant. Dans quelques semaines, nous présenterons une collaboration avec Sarenza pour qui nous avons dessiné leur première collection de prêt-à-porter. Nous avons eu carte blanche sur le design du produit, mais aussi le choix des tissus, la production, le packaging, l’image et le message. Au final, nous avons créé une histoire autour des contrastes des éclipses et de l’équilibre de l’univers. Nous avons fait produire les pièces dans une usine RSE- responsabilité sociétale des entreprises, Ndlr – utilisé uniquement des chutes de tissus, limité l’utilisation du cuir dans les chaussures, trouvé des packagings biodégradables et compostables, etc. C’était un peu compliqué dans la réalisation mais nous sommes fiers du résultat.

Pensez-vous que cette période inédite va changer l’industrie de la mode ?

Sans aucun doute. Je pense que ceux qui ne se remettent pas en question aujourd’hui n’existeront plus demain.

Quels autres changements espérez-vous dans le monde post-confinement ?

Que l’on vive plus en harmonie avec la nature, que l’on respire mieux et que l’on prenne le temps de faire bien les choses.

Vos anti coup de blues « confinement »

Un livre: Le meilleur de soi de Guy Corneau, qui permet de se reconnecter avec nos émotions et de voir la vie du bon côté.

Un plat: Des pâtes à la norma avec une extra portion d’aubergines, dont je raffole.

Une personne inspirante: Ma mère qui reste ultra optimiste malgré tout. Elle a passé trois semaines à s’occuper de notre père qui avait attrapé le virus assez violemment… Je ne l’ai pas entendu se plaindre une seule fois depuis le début.

Une action : 15 minutes de méditation sur l’appli Calm tous les jours. Dès que je saute une séance, j’ai l’impression que je dors moins bien.

Une heure: 14h : l’heure de la sieste de mon fils, que je rejoins de temps en temps…

À lire aussi: Donner du sens à la mode avec Côme Éditions

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