Dans la boîte à images de Manfred Thierry Mugler

Appelez-le Manfred Thierry Mugler. Le couturier star des années 80 s’est offert une nouvelle identité. Une manière de souligner la capacité qu’il a de se réinventer et d’endosser de nouveaux rôles depuis le début de sa carrière. En 2019, différents événements lèvent le voile sur son travail protéiforme, dont certains pans sont méconnus. Après Couturissime, l’exposition phare au MBAM (le musée des Beaux-Arts de Montréal) – qui mettait l’accent sur sa carrière de créateur de mode, de costumier, de metteur en scène et aussi de vidéaste – c’est son talent de photographe qui est dévoilé à la Polka Galerie, à Paris. L’exposition éponyme est la première à présenter au grand public le travail photographique du designer.

Loin d’être une nouvelle tocade, la photo a une place importante dans son œuvre depuis de nombreuses années. Elle déboule dans sa vie un peu par hasard en 1978, alors qu’il avait engagé Helmut Newton pour signer une campagne de la Maison Mugler.

Suggérant certaines idées de mise en scène au maître, celui-ci un brin agacé lui colla l’appareil photo dans les mains. Depuis, il ne l’a plus quitté. Le couturier photographie comme il crée des vêtements : avec exubérance. Les couleurs ne sont pas vives, elles sont saturées. Les mises en scènes ne sont pas minimalistes, elles sont dignes de grandes productions de cinéma. L’artiste n’hésitant pas à placer ses modèles sur les toits des immeubles, au sommet d’architectures de métal ou dans le désert du Sahara.

L’exposition présente une sélection de près de 60 photos issues des shootings de ses collections et de ses voyages personnels. L’expérience Mugler se poursuit avec la sortie de deux beaux ouvrages : Manfred Thierry Mugler, photographe aux éditions Lamartinière, et Couturissime, Thierry Mugler, aux éditions Phaidon.

Jusqu’au 11 janvier 2020.

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