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Saargal célèbre l’art de vivre africain

Adama Ndiaye a une intime conviction : l’Afrique regorge de créatifs aux talents injustement méconnus. Depuis 18 ans, la créatrice de mode sénégalaise initie différents projets pour les mettre en lumière. Dernier en date : le concept store Saargal, ouvert il y a un an à Paris. Dans cet espace, elle met en scène l’art de vivre africain en invitant différentes marques de mode, de design ainsi que des artistes. Un lieu où elle rend hommage – la traduction de « Saargal » du wolof – à la beauté du continent noir.

Par Inès Matsika

Quelle était votre motivation en ouvrant à Paris un concept-store dédié au lifestyle africain ?

Elle est d’abord économique. Je souhaite permettre aux talents africains de conquérir de nouvelles parts de marché. La boutique est un tremplin qui leur offre non seulement d’accroître leur visibilité mais aussi d’élargir de manière significative leur clientèle. Dans certains pays africains, on est tout simplement confronté à une logique mathématique. La population n’est pas assez grande pour absorber l’offre importante des créateurs. Il faut chercher des ouvertures ailleurs. A Paris, l’éventail est large et ils ont accès à une population cosmopolite.

Quel est le fil rouge qui relie les créateurs sélectionnés chez Saargal ?

Leur talent avant tout. J’essaie de donner de l’ampleur à des voix magnifiques qui s’élèvent depuis l’Afrique, comme le designer Ousmane Mbaye connu pour son mobilier original. Je mets aussi en avant des créateurs conscients qui prônent la slow fashion, et qui de manière générale sont respectueux de l’homme et de l’environnement au sein de leurs entreprises. Dans cet espace est présentée la fine fleur de la mode, du design et de la photographie.

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Saargal est aussi une marque. Quelle mode défend-t-elle ?

C’est une mode faite en Afrique par des Africains. L’idée est de promouvoir l’artisanat de luxe issu du continent. On travaille avec un grand nombre de pays comme le Sénégal, le Burundi, le Botswana, l’Afrique du sud…Je ne me limite pas dans les endroits où sourcer. Ma seule contrainte est de trouver des artisans capables de répondre à notre charte de mode responsable.

En 18 ans, vous avez fondé différents événements : la Dakar Fashion Week, la Black Fashion Week et la Black Fashion Xpérience à Paris. Qu’est qui vous anime fondamentalement ?

Je suis une créatrice de mode. J’ai toujours monté des plateformes pour promouvoir mon art et les partager avec des talents qui rencontraient les mêmes problématiques que moi. Pendant longtemps, il était difficile de rendre visible une marque africaine. Alors, il a fallu créer des occasions, des rendez-vous pour le faire et pour vivre de notre passion. Je n’ai jamais perdu de vue l’angle économique. Je ne vois pas l’intérêt de créer si l’on ne vend pas le produit de son art. « Vivre de beauté et d’eau fraîche » est un concept complètement désuet contre lequel je m’élève.

D’autres concept stores Saargal sont-ils amenés à ouvrir ?

On avait un plan d’ouverture de 7 boutiques en 2020 mais la crise sanitaire en a décidé autrement. L’envie reste la même : développer un maximum de points de vente pour être présents en Europe et en Afrique.

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47 avenue Daumesnil, 75012 Paris. www.saargal.com 

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