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Hassan Hajjaj

L’art militant d’Hassan Hajjaj à la MEP

Hassan Hajjaj

Simo, de la série « Gnawi Riders » © Hassan Hajjaj, 2018

Un homme engagé

L’artiste pluridisciplinaire Hassan Hajjaj déconstruit les clichés sur le Maroc avec la meilleure arme : celle de l’humour. Exit l’image d’un pays étouffé par des traditions séculaires et dépassé par l’Occident. A la MEP (Maison européenne de la photographie), la première rétrospective de son travail en France démontre toute la vitalité du pays dont il est originaire.

L’artiste de 58 ans s’appuie sur les différentes disciplines qui composent son art – la mode, le design, la photographie et la vidéo – pour fabriquer de nouvelles représentations, beaucoup plus positives et complexes. Si le propos est éminemment politique, la forme –elle – est très fun ! Hassan Hajjaj nous invite à réfléchir, tout en nous amusant.

Son travail est un mélange improbable de kitsch, de pop art, de culture urbaine, de recyclage et de haute couture. Les œuvres les plus impressionnantes sont de grandes compositions colorées qui mixent photographies, papiers peints et boîtes de conserves insérées dans les cadres (merci Andy !).

On y observe des Marocaines souvent voilées – l’artiste interroge notre regard sur ce bout de tissu-, des Gnaoua chevauchant des mobylettes et des célébrités portant les tenues excentriques de l’artiste. JR, Hindi Zahra, Mos Def, Keziah Jones et bien d’autres se sont prêtés au jeu.

L’art du portrait selon Hassan Hajjaj

Les portraits hauts en couleur sont des clins d’œil aux grands maîtres africains du genre –Malick Sidibé et Seydou Keita – ainsi qu’à l’industrie de la mode dont l’artiste tourne en dérision les codes. Avec jubilation, il détourne les logos de marques de luxe et fait prendre à ses personnages des pauses arrogantes de mannequins.

En multipliant les références à l’Afrique et à l’Occident, Hassan Hajjaj jette des ponts entres ces deux univers. L’homme, qui quitta le Maroc pour s’installer à Londres en 1973, est un pur produit du multiculturalisme dont il vante la richesse dans son art.

L’exposition frappe aussi fort avec une scénographie à la hauteur de l’originalité des oeuvres. L’artiste a reçu carte blanche pour transformer les espaces de l’institution, rebaptisée pour l’occasion Maison marocaine de la photographie. Des meubles de récupération, auxquels il offre une seconde vie, des tapis, des vêtements et des accessoires – tous signés de sa main – jalonnent les allées de l’institution. Une boutique accueille les inconditionnels de l’artiste qui souhaitent repartir avec une de ses pièces déjantées, ou celles de créateurs invités comme le Marché Noir.

Décoiffante, engagée, déroutante et drôle : cette exposition a tout pour devenir un des grands événements de l’année.

Jusqu’au 17 novembre 2019.

Hassan Hajjaj

Alo Wala, de la série « My Rockstars » © Hassan Hajjaj, 2015

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Time Out, de la série « Vogue : The Arab Issue », © Hassan Hajjaj, 2007

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Master Cobra Mansa, de la série « My Rockstars » © Hassan Hajjaj, 2012

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Rilene, de la série « My Rockstars » © Hassan Hajjaj, 2013

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L.V. Posse, de la série « Vogue : The Arab Issue », © Hassan Hajjaj, 2000

En haut de page: Omar Legs, de la série « Legs » © Hassan Hajjaj, 2013

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