Un dialogue entre Azzedine Alaïa et Peter Lindbergh

Azzedine Alaïa, Peter Lindbergh, l’exposition miroir

C’est où ? À la Fondation Azzedine Alaïa, rue de la Verrerie dans le Marais. La galerie est voisine des ateliers où le créateur accueillait ses clientes haute couture dans le plus grand secret, comme un magicien dévoilant ses astuces pour sublimer le corps. Articulée par Olivier Saillard, historien de la mode et Benjamin Lindbergh, fils du photographe, la rétrospective dévoile les territoires communs aux deux artistes, entre palette monochromatique et composition ultra structurée.

C’est quoi ? Une exposition en duo. Les deux artistes étaient des architectes. Azzedine Alaïa façonnait les corps en les rehaussant d’aplats textiles. Peter Lindbergh ennoblissait la nature brute des visages imparfaits avec la lumière de son argentique. La femme est au centre de leur travail. Ils chérissent cette allure inimitable, ils appuient les regards, ils redressent les mentons, ils raffermissent les épaules. Uniquement centrée sur le vêtement jusqu’à présent, c’est la première fois que la Fondation présente un contenu photographique, interlocuteur privilégié des créations d’Alaïa. Un jeu d’aller-retour se met en place, entre la silhouette figée dans l’image par le photographe et la tenue dressée par le couturier. Un dialogue touchant et évident.

Pourquoi ? Pour fêter la réouverture des lieux culturels tout d’abord. Et puis, observer l’échange artistique entre ces deux géants créatifs liés par cet amour du design fonctionnel, de la couleur tranchante et du corps nu.

Jusqu’au 14 novembre 2021, à la Fondation Azzedine Alaïa, 18 Rue de la Verrerie, 75004 Paris.

www.fondationazzedinealaia.com

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Couverture du livre Azzedine Alaïa/ Peter Lindbergh éditions Taschen

Le livre Peter Lindbergh. Azzedine Alaïa, aux Éditions Taschen

C’est qui ? Le livre illustre la collaboration au long cours entre Peter Lindbergh et Azzedine Alaïa. Les complicités entre photographes et couturiers sont monnaie courante dans l’histoire de la mode, car si le vêtement existe par celui qui le porte, l’objectif en recueille l’image, créant ainsi le moment, le souvenir et le récit. Les éditions Taschen abordent le travail du duo avec 240 pages tirées en noir et blanc, la colorimétrie favorite des deux maîtres.

C’est quoi ? Les tirages de Peter Lindbergh racontent le travail du créateur avec une force inouïe. Des silhouettes voilées de noir parcourent une plage battue par les vents, une femme se retourne dans la rue, les yeux embrasés par la pointe luminescente de sa longue cigarette, et de page en page, la petite taille du couturier se faufile, tout sourire.

Pourquoi ? L’énième point commun entre les deux génies, ce sont les figures iconiques qui animent les robes somptueuses et les photographies cultes : Naomi Campbell, Mariacarla Boscono, Anna Cleveland, Jade Jagger, Tina Turner. Autant de raisons pour se plonger dans cet ouvrage précieux, hommage à deux vies de création pure.

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