La révolution vestimentaire racontée par le livre « Black Ivy »

Le livre Black Ivy, A Revolt in Style raconte une histoire du vêtement masculin à travers le prisme historique et social du mouvement pour les droits civiques des afro-américains.

À la fin des années 1950, le style dit Ivy League, un uniforme fantasmé importé des universités d’élite américaines, est repris massivement par ces militants comme un symbole tangible de réhabilitation sociale.

Au-delà des éléments visuels de cette silhouette – la veste droite, la chemise Oxford boutonnée et les mocassins fait-main -, c’est tout le pouvoir sartorial que les activistes s’approprient, et avec lui une expression forte, digne et égalitaire de leur personne.

L’ouvrage Black Ivy révèle le rôle de l’habit comme facteur structurel d’une lutte. Il apparaît comme un symbole de la reconquête des droits et un outil pour sublimer l’identité afro-américaine. Durant cette période cruciale où ces citoyens doivent sans cesse clamer leur humanité, il est important que le maintien extérieur aille de pair avec les idées exprimées.

À travers le portrait vestimentaire de personnalités comme le photographe Gordon Parks, l’activiste Martin Luther King, les musiciens Miles Davis et John Coltrane ou l’acteur Sidney Poitier, c’est tout un récit fédérateur qui se tisse, témoignage d’une révolution de pensées comme de tenues.

La modernité du concept « Black Ivy »

Aujourd’hui, le style Black Ivy continue à impacter la silhouette moderne. Ainsi, il n’est pas étonnant d’observer la créatrice anglaise d’origine jamaïcaine Grace Wales Bonner, connue pour ses références érudites, appuyer sa dernière collection « Black Sunlight » sur cette imagerie infiniment évocatrice.

Black Ivy, A revolt in style, par Jason Jules et Graham Marsh, éditions Reel Art Press, diffusé par interart.fr  Prix: 56 €