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Object Particolare

Object Particolare, des sacs très particuliers

Il paraît que le moral des Français est en berne. Celui de Constance Ponti, directrice d’Object Particolare, ne se laisse pas abattre. Avec une énergie contagieuse, la Franco-italienne de 29 ans nous dévoile l’univers de sa marque de maroquinerie haut de gamme. Jointe au téléphone par un après-midi brumeux, elle détaille avec pétillance tout ce qui a motivé le lancement de sa ligne de sacs, il y a deux ans. Une aventure qui s’ancre dans un héritage familial, un attachement à l’artisanat italien et un amour immodéré pour les sacs. Amatrice de théâtre et férue de mots, Constance Ponti mène en parallèle une carrière de comédienne. Elle nous explique aussi sa double vie de citadine qui court d’une salle de spectacle à une usine en Italie.

 Par Inès Matsika

Object Particolare

Constance Ponti

Object Particulare

Comment est née votre ligne de sacs ?

Ma famille est copropriétaire d’une usine spécialisée dans la haute maroquinerie. Elle est située dans la région de Vénétie, en Italie. C’est un endroit très familier, que j’ai beaucoup visité depuis l’enfance. Un jour, en parlant avec Gianni Piras – qui est le maître artisan de l’usine-, il m’est venu l’idée d’utiliser le savoir-faire de nos ateliers à travers une marque. Pour monter le projet, j’ai bénéficié des conseils précieux d’Eric Joselzon, un investisseur. J’ai aussi fait une rencontre déterminante en la personne de Petra Langerova. Une designer américaine qui a dessiné les premières collections. Avec leur aide et leur talent, Object Particolare est né !

Vous travaillez avec des stylistes invités. Pourquoi ce choix plutôt que de nommer un directeur artistique fixe ?

Je souhaitais offrir à différentes personnes cette expérience assez rare de travailler auprès d’artisans spécialistes du cuir et leur permettre de s’immerger dans notre usine le temps d’une collection. Nous demandons à des designers, ainsi qu’à des artistes, de dessiner leur objet particulier sous la forme d’un sac. En conservant notre ligne directrice qui est à la fois minimaliste, architecturale et intemporelle.

 Lire aussi: Louvreuse transforme les sacs en oeuvre d’art

Object Particulare
Object Particulare

Inès Mélia, égérie d’Object Particolare

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En quoi vos sacs sont-ils particuliers ?

Ils sont rares. Nous produisons en petite quantité, à la demande. Les sacs commandés sont réalisés à la main par une dizaine d’artisans qui les confectionnent et les numérotent pour les clients. Nous avons aussi une démarche responsable en utilisant nos chutes de cuir pour créer des accessoires : porte-clés et porte-cartes à petits prix.

Qu’y a-t-il de profondément italien dans vos sacs ?

Les sacs Object Particolare sont 100% made in Italy ! Ils sont réalisés en cuir de veau, à partir de peaux transformées dans des tanneries italiennes. Tous les éléments qui les composent proviennent de prestataires du pays. A travers ce projet, il s’agit aussi de soutenir les différents savoir-faire locaux.

On donne à nos sacs des noms de grandes figures italiennes comme Monica Vitti ou de lieux historiques comme le quartier Brera à Milan. Des personnes et des espaces qui sont importants dans ma vie.

Pourquoi ce choix d’un design minimaliste ?

J’ai coutume de dire qu’un sac est réussi quand les regards ne se dirigent pas sur lui, mais sur la femme qui le porte. Il doit l’accompagner discrètement tout en valorisant sa silhouette. C’est un juste équilibre à trouver. J’aime aussi qu’il soit pratique et léger. Les femmes sont des guerrières, devant vivre trois journées en une ! Je veux les aider à ranger tout ce dont elles ont besoin dans des modèles malins et élégants.

Quel est votre rapport au sac ?

En tant que bonne Italienne, je voue une passion pour les chaussures et les sacs ! J’ai été en partie initiée par ma grand-mère milanaise qui avait beaucoup de goût pour la mode. J’ai passé une partie de mon enfance auprès d’elle, près du Lac Majeur, et j’ai été imprégnée par son style. J’avais aussi une grand-mère française qui était chanteuse d’opéra. Elle avait un merveilleux dressing et m’a fait cadeau de beaucoup de sacs. Ces pièces sont celles que j’ai le plus portées dans ma vie.

En parallèle, vous êtes comédienne et metteur en scène. Comment l’êtes-vous devenue ?

Dans ma famille italienne il y a un peu de tout : des journalistes, des collectioneurs d’art, des financiers, des entrepreneurs notamment dans le secteur du cuir, mais aussi des artistes qui évoluent dans le théâtre. Plus jeune, influencée par mon environnement, je me suis jurée de diriger une entreprise et de mettre en scène. Je voulais commander (rires). J’y suis arrivée ! Je me suis formée dans une académie d’art dramatique à Rome et j’ai suivi le cours Florent à Paris. Parmi les derniers spectacles auxquels j’ai participé, il y a la pièce Joséphine B à La Scène Parisienne, mise en scène par Xavier Durringer. Je l’ai assisté sur ce projet. Pour le théâtre, j’aime écrire, jouer et diriger les acteurs. J’ai des idées qui fusent à la minute ! Les journées sont bien trop courtes pour toutes les réaliser (rires).

Quel est le pont entre vos deux activités ? 

C’est la créativité ! Je fais partie de ceux qui pensent que la mode est un art. Ce sont aussi deux métiers qui demandent une imagination constante. Je navigue de l’un à l’autre sans difficulté. Je trouve même plutôt drôle d’être un jour sur les planches et le lendemain dans une usine, les mains plongées dans le cuir.

Object Particolare

Inès Mélia, égérie d’Object Particolare

Object Particolare

L’héritage mode de Constance Ponti

Une odeur liée à un souvenir mode

Celle du cuir car elle a peuplé mon enfance et elle accompagne mon quotidien au travail.

Les artistes qui ont forgé votre goût du beau

Le peintre Lucio Fontana me touche énormément. Il est capable de rendre beau un trou au milieu d’un tableau. Il nous invite à aller au delà d’une esthétique classique. Je suis aussi sensible au travail de la photographe Anne de Vandière qui capture les ethnies à travers le monde.

Une personne qui a influencé votre style

Nonna, ma grand-mère italienne. Une figure importante pour moi. Elle a perdu très tôt sa mère et était la seule fille d’une fratrie de 8 garçons. Ça a forgé son caractère ! Elle a consacré sa vie à l’éducation de ses enfants mais elle a travaillé plus que dix personnes réunies. Elle a toujours été très élégante même si ce n’était pas une working girl.

Une époque à laquelle vous auriez aimé vivre

En France, j’aurais aimé connaître le règne de Louis XIV pour l’apogée de la musique et du théâtre. A Rome, j’aurais voulu vivre l’ébullition des plateaux de tournage de la Cinecitta dans les années 60. Participer au film La Dolce Vita et embrasser Marcello Mastroianni !

Une institution culturelle coup de cœur

Le musée Guggenheim à New York pour son architecture qui inspire celle des sacs Object Particolare.

www.objectparticolare.com

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