Quand on pénètre dans la salle d’exposition d’« Alaïa, the couturier » au Design Museum de Londres, le regard est happé par une silhouette rouge. Une robe à l’éclat insolent qui chahute l’univers noir et blanc du couturier tunisien. Après sa Fondation à Paris, c’est au tour de l’institution anglaise de présenter une rétrospective de son oeuvre. Plus de 60 robes, choisies par le créateur avant sa disparition, trônent dans l’espace et s’observent en détails. Constamment présenté comme un architecte du vêtement, Azzedine Alaïa voit saluer dans cette exposition la singularité de son travail. Sculpturales, souvent taillées au scalpel, ses robes empoignent le corps, soulignent les courbes et flattent comme aucune autre la silhouette. Son second fait d’arme est d’avoir su rendre fluides les matières les plus lourdes. Par un jeu de coupe, de transparence et d’ajustement, Alaïa confère une souplesse inattendue au cuir et rend mouvant le velours. Ce virtuose de la mode faisait partie des rares créateurs qui maîtrisaient toutes les étapes de la confection du vêtement. Il mettait un point d’honneur à tout superviser. Assurément un couturier.
Jusqu’au 7 octobre 2018.
Collection: © andreaetvalentina Portrait: © Lord Snowdon, 1990