L’envol de Frank Horvat

Il y a des personnes dont on aimerait toujours parler au présent. C’est le cas du photographe Frank Horvat. À 91 ans, celui dont l’œil ne faiblit pas, voit célébrer une nouvelle fois son art dans l’exposition La traversée de Paris. Elle se tient à l’Espace Musées de l’aéroport Paris-Charles de Gaulle.

Une évidence pour ce grand baroudeur qui, avant de devenir un photographe de mode internationalement connu, voyagea dans le monde entier pour signer de nombreux photo-reportages.

Ici, c’est le regard qu’il pose sur la ville Lumière qui est célébré. Le natif d’Italie, de parents originaires d‘Europe centrale, s’installe à Paris en 1955 pour y développer sa carrière.

Marchant dans les pas de Robert Doisneau et de Willy Ronis, il fait le choix d’une photographie humaniste, qui documente les parisiens dans leur quotidien. Son autre crédo, emprunté à Henri Cartier-Bresson dont il admire le travail, est celui de prendre les gens sur le vif. C’est ce style qui tapa dans l’œil des magazines tel Vogue, Harper’s Bazaar ou Elle. Frank Horvat apporte un grand coup de frais à la photographie de mode en y injectant du mouvement et du réel. Fini les mannequins figés dans des poses improbables en studio. Il les fait descendre dans la rue, sauter, danser et rire. Bref, il en fait des modèles vivants ! Dans cette approche dynamique de la mode, il se rapproche d’artistes come Erwin Blumenfeld, Richard Avedon ou Helmut Newton qui règnent à l’époque.

Autres pépites de l’exposition : ses clichés de la vie nocturne parisienne et des personnalités tel Coco Chanel dont on devine la silhouette dans un des chefs-d’œuvre de Frank Horvat datant de 1958. Outre Paris, le fil rouge de l’exposition est le sublime noir et blanc de l’artiste. Son ultime signature.

Jusqu’au 30 avril 2020. Exposition accessible à l’ensemble des voyageurs munis d’une carte d’embarquement du Terminal 2^E, hall M. Entrée gratuite.